Depuis « Migration » en 2007, il s’agit du sixième album studio qu’Antonio Sanchez enregistre comme leader. Naturalisé américain en 1993, le batteur d’origine mexicaine joue ici pour souligner la déshumanisation des migrants d’aujourd’hui.
Le locataire de la maison blanche est forcément visé, mais la sortie prématurée de l’album en Europe est porteuse de sens, les pays européens s’étant aussi illustrés par leur politique migratoire répressive. « Lines In The Sand », c’est l’épopée musicale des migrants irréguliers. La complexité rythmique des compositions embrasse les notions de rupture et de continuité, un écho à la situation migratoire extraordinaire qui se prolonge et devient la norme. Çà et là, de subtils changements harmoniques altèrent la coloration des thèmes mélodiques, comme pour redonner espoir à ceux qui n’en ont plus.
Les morceaux aux titres évocateurs sont parfois construits autour de plusieurs mouvements. Antonio Sanchez a fait le choix de ne pas les scinder, forçant l’oreille attentive de l’auditeur sur la situation qu’il dénonce. Il ironise dans une interview pour Jazz Maastricht, « Si tout était parfait, on ferait tous du smooth jazz ».
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Antonio Sanchez, Lines In The Sand (Camjazz)