Art Blakey, c’est une gueule, un caractère bien trempé, une conscience politique, un rénovateur de la batterie qui se souvient de l’Afrique. The Jazz Messengers, la formation qu’il a conduit pendant plus de trente ans, était un conservatoire où allaient éclore les plus grands solistes et quelques plumes comme Benny Golson ou Wayne Shorter.
C’est donc comme une bouffée d’air frais de retrouver ce temps où le jazz était inventif tout en étant adopté par le grand public. C’est une musique qui vibre, qui dit son époque, qui renouvelle le répertoire.
En 1958, le directeur musical est le saxophoniste Benny Golson et il signe « I Remember Clifford », « Along Came Betty » alors que le pianiste Bobby Timmons offre Moanin’. Les inflexions de ces jeunes musiciens font que même les thèmes du bebop, pas encore éculés, (« Now’s The Time » ; « Night In Tunisia », « Evidence » ) sonnent plus ouverts, plus gorgés de soul.
Ce Concert, réalisé dans une petite ville hollandaise, est disponible pour la première fois dans une qualité sonore exceptionnelle. Il s’inscrit dans la lignée de l’album Les Jazz Messengers au Club Saint Germain. On y retrouve aussi Lee Morgan et le merveilleux contrebassiste Jymie Merritt.
Art Blakey, Live in Scheveningen (The Lost Recordings/Fondamenta)