Signer sur Shady Records, le label d’Eminem, n’a pas toujours été le meilleur moyen de connaître un succès créatif, mais la première sortie de Boogie, le MC de Compton, sur le label le présente comme une voix du rap sûre d’elle et plaisante. Sur la chanson d’ouverture « Tired / Reflections », Boogie annonce, « I’m tired of working at myself — I wanna be perfect already ». Cette idée de se faire passer pour un artiste modeste et prédisposé à se montrer vulnérable sur un morceau est la clef de lecture de tout l’album.
Du côté de la prod’, la majorité des beats sont de Keyel, qui privilégie des mélodies aux accents trap : « Rainy Days », sur lequel apparaît Eminem, table sur une note mélancolique ; « Skydive » ajoute une guitare acoustique époustouflante à l’ensemble ; tandis que le trompettiste Christian Scott aTunde Adjuah bénit le pensif « Whose Fault » de ses phrases nourries par le blues, alors que le MC partage ses pensées sur une histoire de garde d’enfant. Alors que le style R&B de « Time » clôture l’album, son écoute le révèle comme une expérience sincère et expressive que la candeur rend rafraichissante.
Boogie, Everything’s for sale (Shady Records)