Qwest-TV-Cochemea

C'est le dernier projet du label Daptone : l'exploration de rythmes funky et d'inspiration autochtone par le saxophoniste Cochemea Gastelum dans All My Relations, un album de dix pistes enregistré lors d'une séance improvisée en groupe.

Depuis sa maison à Woodstock, dans l’Etat de New York, Cochemea nous raconte l’influence qu’a eu le saxophoniste natif américain Jim Pepper sur lui ; l’importance de l’imagination sur ses compositions et le point de départ de cet album.

Quand avez-vous eu l’idée d’écrire All My Relations ? 

C’est parti pendant la dernière année de tournée avec Sharon Jones. Nous avions l’habitude d’écouter beaucoup d’albums dans le bus et, un jour, alors que j’étais assis à côté de Gabe Roth, nous nous sommes dits qu’il fallait enregistrer un disque ! Nous voulions tous les deux laisser une place importante à la batterie. Au départ, l’idée était qu’elle soit le véhicule de nombreuses mélodies. A partir de là, tout était question de casting. 

Donc, dès le départ, la batterie était au centre ?

Oui, nous écoutions Afro Temple de Sabu Martinez – qui a joué avec Art Blakey et de nombreux musiciens de jazz – dans lequel les percussionnistes sont accompagnés par les envolées du saxophoniste. Nous aimions cette ambiance. Au fur et à mesure du projet, nous avons ajouté davantage d’instruments.

Avez-vous écrit l’album collectivement ?

Nous avons souhaité réunir tout le monde pour improviser dans une pièce pendant 24 heures et voir ce qu’il se passerait. Nous n’avions rien écrit au préalable. Quand les batteurs ont commencé à jouer, il s’est passé quelque chose dans la pièce. Nous avons tous beaucoup joué ensemble avec le temps, donc c’est une organisation qui nous est très familière. C’est une famille, donc il y a beaucoup de confiance entre nous. Les batteurs posaient des rythmes sur lesquels j’installais une mélodie, et une fois que quelque chose prenait forme, nous développions la mélodie, enregistrions le morceau et passions au suivant. Ça c’était la première session. Une fois l’idée trouvée, nous l’enregistrions !

Décrivez ce moment si particulier où un morceau prend forme !

C’est un savoir intuitif, une sensation. Tu regardes autour de toi et tout le monde ressent la même chose, comme une vague sur laquelle tout le monde surferait en même temps !

Vous avez décrit « Sonora » comme « un souvenir imaginé à partir d’une époque et d’un lieu où je n’ai jamais été ». Que voulez-vous dire par là ?

Sonora était la terre de mes ancêtres. Je compose beaucoup à partir d’images : je vais imaginer cet endroit qui est construit par le désir pour ma terre d’origine et par les informations que j’ai réunies par l’étude et la lecture, ou simplement en essayant de développer un sentiment. C’est presque un endroit mythique mais qui réveille le souvenir d’un endroit où je n’ai pas été : je m’imagine marcher dans les petites rues qui traversent un village.

Ce morceau est suivi de « Los Muertos » qui est une sorte d’interlude ambiant de l’album.

Nous avons enregistré beaucoup de choses, dont ces sortes d’interludes. C’est l’une d’entre elles. Il y a quelque chose qui me hante en elle ; cela me fait penser aux esprits et aux disparus, aux ancêtres et au royaume des morts. C’est l’imagerie qui m’est venue. Placée entre « Sonora » et « Mescalero » – dont le rythme est mexicain – cette interlude s’intégrait parfaitement dans la narration du disque – consacrée à mes ancêtres et aux esprits.

Quelle signification porte la conclusion de l’album avec « Song Of Happiness » ?

J’ai enregistré un 45 tour de « Song Of Happiness » depuis mon studio personnel. J’y joue tous les instruments. C’est basé sur une mélodie Navajo. J’ai été très influencé par ce saxophoniste d’origine amérindienne Jim Pepper qui utilisait de nombreuses mélodies tirées de ses origines pour les mêler à du jazz américain ou même à du gospel. Selon moi, ce morceau a un ton plein d’espoir tout en donnant l’impression de partir pour un voyage vers un joyeux futur. Cela m’a semblé être une bonne manière de conclure cette aventure.


Cochemea, All My Relations (Daptone records)

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