Après Jardins Migrateurs en 2015, Constantinople et Ablaye Cissoko renouvellent l’expérience du quatuor dans Traversées, une fresque contemporaine à la croisée des traditions musicales mandingues et persanes.
Avec Traversées, il semble que kora et sêtar ont de tout temps coexisté. S’ils ne viennent pas des mêmes royaumes, le trio trad’ irano-canadien Constantinople et Ablaye Cissoko, djéli fondu de jazz de St-Louis du Sénégal, jouent pourtant sur les mêmes cordes. Nobles et délicates. Au-delà du simple exercice de style, le quatuor perpétue l’âme et la manière des poètes nomades, des pèlerins, des passeurs, griots de l’Afrique Mandingue ou bakhsis du Khorossan médiéval. De “Rêveries” en “Traversées”, Ablaye Cissoko et Kiya Tabassian chantent ici tous les “Départs”, “Vers Isfahan” et dans le temps, visitant la poésie pré-islamique du mystique soufi Amir Khusrau ou les perles de l’Espagne Renaissance sur “Recercada Quinta”, pièce majestueuse aux accents baroques dont la viole de gambe signe les plus charmantes broderies. Loin d’être hors du temps, ce quatuor bien accordé conte le monde au présent, célébrant paix, sagesse, amour et unité.
Constantinople & Ablaye Cissoko – Traversées (Ma Case Records)
En concert le 14 février 2019 au Studio de l’Ermitage à Paris dans le cadre du festival Au Fil des Voix.