Même si le message féministe ne transpire pas musicalement, la saxophoniste norvégienne Hanna Paulsberg, au dos de la pochette de son quatrième album, s’en réclame en dédiant Daughter Of The Sun à Hatshepsut, reine égyptienne ainsi qu’à toutes les fortes femmes qui se sont battues dans l’histoire.
Preuve d’une maturité musicale désormais acquise, elle a fait appel au trompettiste suédois Magnus Broo pour la challenger ainsi que son trio constitué depuis quelques années de trentenaires doués de sa génération. Et le moins que l’on puisse dire est qu’il s’est immédiatement fondu dans les méandres du monde poétique de la saxophoniste et de ses acolytes (on retient la partition du contrebassiste Trygve Fiske).
Les accents sud-africains de « Bouncing With Flower Buds » et « Hemulen Tar Ferie », qui ne négligent pas d’emprunter des rythmiques complexes et quelques dérapages bruitistes, ensoleillent le disque avec leurs références implicites à Chris McGregor et à Abdullah Ibrahim alors que « Daughter Of The Sun » déploie un tendre lyrisme. Toutes les plages démontrent que Hanna Paulsberg est une compositrice qui sait faire surgir un monde musical original.
Hanna Paulsberg Concept, Magnus Broo, Daughter Of The Sun (Odin)