C’est une belle après-midi ensoleillée dans une banlieue pavillonnaire chic. Les convives, coupe de champagne à la main, profitent de cette garden party alors qu’un gars hirsute en short débarque et vole le plateau de Monopoly. Presque du Woody Allen, si ce n’était un clip de Jak Lizard.
Avec sa dégaine de hipster et son sourire hagard, Jak transpire une bonne humeur contagieuse. Sa musique est à son image, simple et authentique. Dans la tradition de la soul, en laquelle il voit le trait d’union entre tous les styles, le new-yorkais excelle dans l’art du storytelling : “Rose outta bed with a fresh new sense of solitude / Cold water on the face does a lot to a solemn dude” (“Quality of Life”). Mais là où d’autres s’enfermeraient dans le romantisme à outrance, le dynamisme du chanteur apporte une fraîcheur nouvelle. Sa diction frise parfois avec le hip hop et ses envolées brutes dans les aigus trahissent une sincérité regrettée dans le monde hyper-markété de l’industrie musicale. Même « Can I Stay », versant dans un doo-wop presque désuet, nous surprend sourire aux lèvres après l’écoute.
A mi-chemin entre Chance the Rapper et Mika, Jak nous rappelle qu’il est encore possible de s’enthousiasmer pour de la musique positive.
Jak Lizard – Shine to Rise