« Quand on te félicite d’avoir perdu du poids, c’est qu’avant on n’osait pas te dire que tu étais gros ! ». Jay Prince, rappeur, producteur et instrumentiste, prêche l’authenticité et l’honnêteté. Toujours aussi prolifique (un projet chaque année), le londonien nuance la portée de ses percées : « I been contemplatin’, « Will I ever sign a deal ? » ».
Paradoxalement, c’est probablement cette absence de soutien dans l’industrie musicale qui lui garantit son indépendance et un rôle significatif dans la production de ses morceaux. Mais sur Wonder, la patte de l’artiste est diluée dans un mélange de sonorités très contemporaines, sinon conventionnelles. Et pour cause, l’efficacité de « Beamlight » doit plus au flow du rappeur qu’à la production minimale de Sango. Le titre éponyme, doux et souflul, est au contraire dans la lignée de ce que Jay avait déjà offert de plus beau.
La quête de reconnaissance ne doit pas se faire au détriment de la vision musicale du londonien. Jordan Rakei et Tom Misch, deux anciens collaborateurs de Jay, sont sortis de l’anonymat en capitalisant sur leur son propre. On ne peut que l’inciter à suivre la même voie.
Jay Prince, Wonder (DRMCBL Records)