Le groupe Vulfpeck, basé à Los Angeles, sort Hill Climber. Revenons sur ce quatrième album et sur la carrière exponentielle de ce groupe aux accents funky très seventies bien assumés.

Si Hill Climber, leur dernier album sorti le 7 décembre, reste dans la lignée des trois précédents, le groove funk qui les caractérise est dans l’ensemble toujours de mise. Comme à leur habitude, l’album en lui-même est une surprise continue – l’éclectisme est assuré. De la soul très Jackson 5 du morceau « Darwin Derby », à la voix quasiment pop de Theo Katzman sur le morceau d’ouverture « Half of the Way » ou « Lonely Town », en passant par le groove funky de « Lost My Treble Long Ago », l’album est toujours unifié par le solide son funky de la section rythmique.

Ici, sur le dernier morceau de l’album « It Gets Funkier IV », quatrième de la série des « It Gets Funkier », c’est sur un tempo effréné que les esthétiques de Louis Cole à la batterie et du reste du groupe se font écho. Collaboration peu étonnante du fait de leur univers commun, le morceau constitue le point culminant de l’album.

Si tension il y a, la détente est incarnée grâce au morceau « Love is a Beautiful Thing », signé Katzman. Peu connue du grand public, la chanteuse américaine Monica Martin y est invitée à chanter en duo avec Theo Katzman, et l’ensemble fonctionne parfaitement.

Si l’on reconnaît bien le son de groupe grâce la basse follement groovy de Joe Dart, aux rythmes percutants de Theo Katzman ou Jack Stratton, ainsi que pour les claviers clairs et funky de Woody Goss ou de Jack Stratton, c’est également par leurs collaborations que Vulfpeck a su se renouveler et élargir son public.

Un groupe aux allures de collectif

Jack Stratton, membre fondateur, multi-instrumentiste et producteur du groupe, résume justement leur envie primaire : « Je voulais simplement être une très bonne section rythmique, et ce également pour d’autres musiciens. » A la base créée pour accompagner, cette section rythmique hyper développée aux grooves bien ancrés enchaîne donc les collaborations depuis leurs débuts, sur disque ou sur scène, notamment avec Bernard Purdie, Bootsy Collins ou encore l’ancien batteur de Prince, Michael Bland.

On retrouve également le guitariste Cory Wong, le chanteur Antwaun Stanley et le pianiste-chanteur-saxophoniste Joey Dosik, qui font – au fil de leurs contributions – quasiment partie intégrante du groupe. Et, preuve de leur ouverture, en mars 2018, c’est sous le nom The Fearless Flyers que deux membres de Vulfpeck (Joe Dart et Cory Wong) et Mark Lettieri, guitariste membre de Snarky Puppy s’associent au batteur Nate Smith et sortent un EP sous leur label Vulf Records.  

Le phénomène Vulfpeck

Au départ simple bande de pote du même lycée dans le Michigan, le groupe est à l’origine composé de Jack Stratton, Joe Dart, Woody Goss et Theo Katzman. Depuis 2011 et après quatre albums, c’est en 2014 que Vulfpeck se fait remarquer par son audace. Le groupe poste sur Spotify un album aux dix pistes de trente secondes silencieuses, Sleepify, destiné à être écouté en boucle pendant le sommeil de leurs fans. Le but : produire un maximum d’écoutes et réunir des fonds destinés à une première tournée américaine. Après 20 000 dollars récoltés, le phénomène est lancé.

Depuis, à raison d’un album par an, Vulfpeck se place progressivement comme une des références de la scène jazz-funk actuelle, influencé par les Funk Brothers, M.F.S.B. (Mother Father Sister Brother, un groupe américain actif dans les années 70) ou encore Muscle Shoals.

Tous compositeurs, chaque musicien du groupe occupe sa place sans que personne ne domine, et c’est ce qui fait leur charme. Très accessibles, c’est pourtant une communauté de passionnés et souvent de musiciens qui les suivent depuis leurs débuts – comme en témoignent les concerts où la foule entonne aussi bien les thèmes que les chorus des musiciens. Récemment de passage à Paris pour deux concerts à guichets fermés, le phénomène Vulfpeck continue de s’étendre et de nous surprendre.

C’est également grâce à une communication habile et faussement non-gérée que le phénomène Vulfpeck est devenu ce qu’il est aujourd’hui. Les vidéos postées fréquemment sur leur chaîne Youtube et les réseaux sociaux constamment alimentés renforcent la proximité avec une communauté de fans toujours plus nombreuse et qui a tendance à s’élargir. Souvent dans des petits studios et avec une qualité vidéo, un graphisme et des couleurs old school et minimalistes qui les rendent facilement identifiables, le groupe, qui surf sur les canaux de communication de leur époque plutôt que par le biais de médias traditionnels, s’est forgé une véritable identité.

 

 


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