Produit d’une intuition d’activiste, la mixtape de Makaya McCraven a réuni les astres les plus brillants du moment : Chicago et Londres. Comment expliquer cette rencontre de deux scènes si ce n’est dans la hype de chacune ?

Hôte des insulaires en leur terre, Makaya McCraven a été entouré de jeunes joyaux anglais (Joe Armon-Jones, Nubya Garcia, Theon Cross, Kamaal Williams, Emma Jean-Thackray) pour deux soirées de concert au TRC. Enregistrées, elles ont ensuite placé le batteur chicagoan dans la disposition qu’il préfère ces temps ci : sampler du live pour en faire un disque. Du matériau brut dont Makaya a extrait l’essence. Avec davantage de finesse dans la composition et des basses moins chargées, Where We Come From eût été un incontournable. Là on l’aime avec les défauts des qualités d’une scène fougueuse et énergique devant laquelle on se pâme sans réfléchir.

A la première écoute, l’extase, le nouvel eldorado. Puis le doute. Et, tout de même, de l’admiration et la nécessité de le juger selon les règles qu’il s’est lui-même fixées. Dans une interlude, un extrait d’une prise de parole de Makaya pendant le concert au TRC : « this is spontaneous composition, so we don’t know what’s going on ». Il appelle ça une exploration. Comme s’ils s’étaient rencontrés par hasard et qu’ils jouaient, comme ça, pour voir.

La magie n’est pas de tous les instants, mais guette par la serrure les prouesses naissantes. Makaya Mccraven ne navigue ni dans l’introspection du répertoire millimétré ni dans la revisitation improvisée des standards. Ses beats parlent à une génération biberonnée au Hip hop, à J Dilla et aux grosses basses et s’éloignent d’un énième hommage à l’age d’or du boum bap. Comme dans le Hip hop, les formes du jazz évoluent encore.

Vecteur de ces modulations, Makaya se classe dans la catégorie des spécimen rares à chaque époque – dont on sait aussi reconnaître l’empreinte. Il est ici entouré, entre autres, du superbe son sans bavures de Nubya Garcia au saxophone (« The Oracle »), de l’accompagnement éclairé et des solos enjoués de Joe Armon-Jones au Fender Rhodes (« Run ‘Dem ») et de la ferveur du tromboniste habitué au rôle du bassiste Theon Cross (« Ox Tales »). Le beat scientist a encore frappé.


Makaya McCraven, Where We Come From (International Anthem)

Concerts :

  • 13 Octobre, Summer Jazz at the Harris, Chicago, USA
  • 22 Octobre, BIRD, Rotterdam, Netherlands
  • 5/6 Novembre, New Morning, Paris, FR
  • 8 Novembre, YUCA, Cologne, Germany

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