Depuis l’ascension de Donald Trump à la présidence des États-Unis, le mot «résistance» résonne avec une nouvelle férocité parmi la gauche politique du pays. Le guitariste Marc Ribot s’en fait l’écho dans son nouvel album captivant, Songs of Resistance 1942-2018.

Songs of Resistance 1942-2018 absorbe une partie de cette fureur, puis passe à travers un arc historique plus vaste en incluant des chansons associées à la Deuxième Guerre Mondiale et au Mouvement des droits civiques des années 60.

Outre des interprétations brillantes de morceaux tels que « We Are Soldiers in the Army, », « Bella Ciao (Goodbye Beautiful) » et « We’ll Never Turn Back, » le disque contient des originaux provocateurs tels que « Srinivas », une chanson qui parle du meurtre de Srinivas Kuchibhotla, un immigré sikh qui a été abattu parce qu’on l’avait pris pour un musulman ; le slogan « Knock That Statue Down », qui raconte le renversement de nombreuses statues confédérées américaines après le rassemblement meurtrier « Unite the Right » de 2017 à Charlottesville, en Virginie ; et le génial « John Brown », une ode brûlante à un abolitionniste américain du 18ème siècle qui a vaillamment et violemment combattu l’esclavage.

La résistance plutôt que la protestation

Quand on lui a demandé quels critères il avait utilisés pour choisir les chansons, Ribot a expliqué qu’il voulait des chansons qui résonneraient ici et maintenant. Et il fait une distinction claire entre chansons de protestation et chansons de résistance. « Une chanson de protestation reconnaît la légitimité d’un pouvoir auquel elle fait appel. Elle appelle le roi, le président ou le congrès à changer quelque chose. Une chanson de résistance ne reconnaît pas la légitimité du pouvoir dont elle parle », explique-t-il.

Une équipe hétéroclite de chanteurs invités donne vie à ses chansons : Tom Waits, Meshell Ndgeocello, Fay Victor, Steve Earle et Syd Straw en sont. « J’ai chanté toutes ces chansons, mais ma voix ne fait pas l’unanimité d’une certaine manière ! » rigole Ribot, « alors, j’ai pensé que si je voulais vraiment que les gens écoutent le disque, je devrais faire venir des chanteurs dont c’est le métier ».

Faire équipe

Songs of Resistance 1942-2018 propose par ailleurs une gamme impressionnante d’instrumentistes, parmi lesquels le batteur Ches Smith, le tromboniste Curtis Fowlkes et le saxophoniste ténor James Brandon Lewis. Mais Ribot ne voulait pas simplement engager des mercenaires pour le projet ; il voulait que leurs idées soient prises en compte.

Quand Marc Ribot nommait le meurtrier dans les paroles de « Srinivas », Steve Earle s’y est par exemple opposé. « Steve m’a dit : « Ce type est juste un abruti qui s’est excité en écoutant trop de politiciens, puis s’est réveillé en prison en disant : ‘Qu’ai-je fait ?’. Gardons le doigt pointé sur le responsable : Donald Trump » ! J’ai réalisé que Steve avait totalement raison », se souvient Ribot.

Les cris de ralliement

Ribot se souvient d’avoir écouté de la musique consciente avant même d’être adolescent, et d’avoir appris à jouer « Masters of War » de Bob Dylan à la guitare. « Je m’étais procuré la partition. Les paroles étaient tellement énervées, je m’y suis identifié comme un enfant de 12 ans qui a grandi pendant la guerre du Vietnam. »

Aussi courageuses ces chansons soient-elles, Ribot les voit comme une consolation pour les résistants plutôt qu’une façon de convertir les droitisants. « Je ne pense pas que l’un de ces airs changera l’état d’esprit de qui que ce soit. Elles peuvent motiver les gens et donner du courage à ceux qui sont déjà au combat », explique-t-il, « La résistance a besoin d’entendre des chansons comme celles-ci pour ne pas sentir seule. »


Marc Ribot, Songs of Resistance (Anti Records)

CERAMIC DOG European Tour :

  • 25.11.2018 – Katowice (Pologne)
  • 26.11.2018 – Palac Akropolis, Prague (République Tchèque)
  • 26.11.2018 – De Spot, Middelburg (Pays-Bas)
  • 29.11.2018 – The Central House of Artists, Moscow (Russie)
  • 30.11.2018 – Lyon (France)
  • 03.12.2018 – Control Club, Bucarest (Roumanie)
  • 04.12.2018 – Handelsbeurs Concertzaal, Gent (Belgique)
  • 05.12.2018 – Bimhuis, Amsterdam (Pays-Bas)
  • 06.12.2018 – Elbphilharmonie Kleiner Saal, Hamburg (Allemagne)
  • 07.12.2018 – Altes Kino Ebergsberg, München (Allemagne)
  • 08.12.2018 – Köln (Germany)

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