Le troisième album chez Def Jam de Vince Staples est une synthèse percutante de ce qui plaît chez le MC de Long Beach. Après 22 minutes, Staples présente le projet comme un cas : « pas de concepts, pas de schémas élaborés, juste de la musique – parce que de nos jours, qui a besoin de plus de conneries ? ». La promesse va bien au rappeur intransigeant. Il entraîne l’auditeur dans l’ouest, un monde côtier où le ciel peut sembler ensoleillé, mais où une violence imminente se murmure à chaque coin de rue.
Kenny Beats et Hagler se sont occupés de la production de l’album. Ils proposent une série de beats vintage de la côte ouest : des morceaux comme « Run The Bands » et « Don’t Get Chipped » associent des lignes de synthé menaçantes à des tonalités de basse volumineuses, tandis que « FUN ! » prend une direction hybride, complétée par les strophes de l’ambassadeur de la Bay Area, E-40. Quant au flow fluide de Staples, il est entamé par des sentiments sinistres, comme dans « Tweakin ‘ », où il s’est résigné à « burn in hell, I don’t care how my soul look/I know you gon’ tell, I can tell by your froze look ».
Vince Staples, FM ! (Def Jam)