Accompagnateur régulier de Yaron Herman, Omer Avital, Avishai Cohen ou Ben Monder, pour son premier album en leader, Ziv Ravitz confirme qu’il approche la batterie en instrument harmonique à l’égal d’un Paul Motian.
Né dans un trou perdu d’Israël, résidant désormais à Brooklyn, celui dont le grand-père avait émigré d’Egypte, délivre un message humaniste : « Every one is a part of me » clame -t’il dans No Man Is an Island, qui est aussi le titre éponyme de l’album.
Il a choisi la formule ingrate du trio, de plus pour corser les choses, sans contrebasse ni piano mais avec un guitariste (Gilad Hekselman) et un saxophoniste (Will Vinson, parfait, également au Rhodes sur certaines plages). Sombrant parfois dans les afféteries de ceux formés à la Berklee School of Music, il sait aussi accrocher l’attention comme dans « Peire Aussane Vocal Version » ou « Sleep Next To Me ». La version chantée par Camila Meza est une sorte de ritournelle étrangement envoutante alors que la seconde est une troublante rêverie où le bandonéon de Santiago Arias fait penser aux complaintes italiennes d’Aldo Romano ; après un étonnant silence de plus de trente secondes, le thème reprend de manière plus musclée.
Ziv Ravitz – No Man Is an Island (Sound Surveyor Music)